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Christophe Grimonpon est né en 1976. Il devient professeur d'anglais en 2000 et découvre l'hyperréalisme qui le pousse à donner ses premiers coups de pinceau.

Christophe cherche une peinture anonyme, figée dans le temps, et dont les sujets, par leur silence et leur immobilité, éloignent toute considération narrative.

 

 

Le silence de vos toiles. Posé, imposé, imposant, presque effrayant. Vos toiles, parce qu'elles arrêtent le temps déjà immobile du silence rendent ce dernier abyssal. Pour le franchir, il faut accrocher son regard, en même temps que son attention à l'objet même que vous peignez. Rien d'anecdotique ni de superflu ; rien non plus de sentimental. Bien plus, rien d'humain ou plutôt aucune trace d'humain : vous vous refusez ainsi l'anecdotique et l'éphémère. Seriez-vous misanthrope ? Non. Si vous l'étiez, vous auriez préféré peindre des natures, mortes peut-être afin qu'elles soient elles aussi immobiles ; si vous l'étiez, vous n'auriez pas choisi de peindre parmi les plus étonnantes réalisations, les plus merveilleux chefs d'oeuvre des techniques humaines : les avions, les navires, parfois les automobiles. Vous ignorez donc la mise en scène, les décors d'époque, les costumes et les figurants. Vous seriez presque brutal.

 

Et si vous aviez osé et réussi l'étrange entreprise de peindre l'air comme « en creux » ? Si vous aviez su garder de cette magnifique entreprise humaine ce qui en est paradoxalement le plus fragile, le plus subtil, ce que nous pilotes tentons parfois de masquer, par crainte ou par pudeur. Ce qui monte parfois à nos sens, à notre conscience, un sentiment si profond que seul l'abîme du silence paraît être en mesure de l'abriter.


 

 

Catherine Maunoury